« J’ai mes ragnagnas », « Zone rouge », « Je suis indisposée » : Bref, parlons de règles menstruelles !

Crédit photo @Canva

Les règles, un sujet encore tabou alors que la population française compte en 2020 plus de 34 millions de femmes sur un ensemble de 67 millions de personnes. Presque la moitié du pays est concernée directement par cet événement qui survient une semaine par mois et pourtant… Le sang est une vision d’horreur pour certains, réputé comme « sale » pour d’autres alors qu’il fait naturellement partie du cycle féminin depuis la nuit des temps.

N’étant pas considéré comme un besoin essentiel pour les femmes, le fait d’acheter ses protections hygiéniques peut devenir un véritable gouffre financier : Selon les chiffres de la BBC, le coût moyen annuel pour une femme tout au long de sa vie serait de 1 750 euros.

D’après le site Pokaa : « Les serviettes et autres tampons achetées coûtent en moyenne 18€ par mois (d’après une étude britannique réalisée en 2015 pour le Huffington Post) soit 8100€ dans toute une vie ! Soit environ 13.5 mois de loyers à 600 euros, par exemple. »

La précarité menstruelle n’a fait que croître ces dernières années. En 2020, nous ne comptions pas moins de 1,7 millions de femmes touchées.

Qu’est-ce que la précarité menstruelle ?

« Une femme a ses règles en moyenne 500 fois dans une vie : cela équivaut d’environ 10 000 protections périodiques. Un véritable coût pour les plus précaires, qui sont parfois obligées de s’en passer. » Magazine Marie-Claire

Cela signifie que les femmes doivent faire un choix : se nourrir ou se protéger ?

Le coût des protections étant un budget à prévoir par mois, plus d’un million de femmes sont contraintes par fautes de moyens, de trouver d’autres solutions d’urgences qui sont, non sans risques pour la santé : Papier toilette, tissu, papiers journaux, pouvant entraîner irritations ou des infections plus graves.

A la Mission Locale Alsace du Nord on sensibilise…

Lors d’ateliers visant les jeunes suivis en dispositif Garantie Jeune, nous informons, sensibilisons les hommes et les femmes à l’importance de pouvoir s’acheter sans se soucier de leur compte en banque des protections hygiéniques. Dédiaboliser le sujet des règles est primordial pour la jeune génération que nous accompagnons.

Le 08 Mars dernier, à l’occasion de la journée de la femme, nous avons lancé une collecte de protections menstruelles à destination des jeunes qui en ont besoin. Dans les 5 antennes de la Mission Locale Alsace du Nord, 5 boîtes à dons ont été disposées à l’accueil de chaque structure. Plusieurs produits ont été récoltés, ce qui est encourageant !

 

Quelles associations contacter en Alsace pour m’aider ?

Plusieurs initiatives ont vu le jour depuis quelques années pour palier à la croissance de la précarité en France. Voici la liste des associations présentes sur le territoire Alsacien :

Si vous souhaitez déposer des produits, c’est encore possible et nous vous en remercions !

Si vous vous trouvez dans une situation financière compliquée, nous sommes présents pour en discuter ensemble, avec votre conseillère Mission Locale.

Portrait #8 #Onveutduvrai

« Quel métier veux-tu exercer quand tu seras grande ? »

Parce qu’une vie professionnelle n’est jamais un long fleuve tranquille, parce que nous évoluons et nous saisissons les opportunités. Et parce que, surtout, il ne faut jamais perdre de vue son objectif, nous vous proposons de découvrir à travers plusieurs articles #Onveutduvrai, le parcours de quelques salariés de la Mission Locale. 

Tout au long de votre lecture, vous retrouverez l’authenticité des témoignages de notre équipe. Vous prouver qu’il est possible de réaliser ses rêves avec de la volonté et de la persévérance quoi qu’il arrive fait partie de nos missions d’accompagnement. 

Aujourd’hui c’est Camille Barbier, Coordinatrice de ressources et chargée d’événements à la Mission Locale Alsace du Nord qui nous partage son parcours : entre doutes, peurs et hésitations à travers ses expériences professionnelles et ses voyages. 

Au milieu des lanternes, Chiang Mai, Thaïlande - Crédit Photo @CamilleB

« Quel métier veux-tu exercer quand tu seras grande ? »

Combien de fois avons-nous entendu cette phrase avant même d’avoir l’âge de comprendre ce qu’être adulte signifie ? Et pourtant… Même en étant majeure et vaccinée, parfois je me surprends à me demander si à 28 ans je suis une adulte « responsable »

Cette question angoissante pour beaucoup l’a aussi été pour moi : je ne suis pas passée entre les mailles du filet. Voulant être puéricultrice puis pharmacienne, caissière en passant par reporter de guerre et journaliste… Je me suis finalement dirigée vers la communication qui est le domaine qui correspondait à mes deux derniers souhaits ( je vous épargne les 150 fois où je me suis dit « en fait non, je veux faire… »). A vrai dire, je suis convaincue que nous pouvons faire tous les métiers que l’on souhaite tant que nous avons l’envie d’apprendre et d’expérimenter ! Pourquoi se contenter d’un seul métier toute sa vie ? Pourquoi devons-nous nous interdire tel métier car nous avons choisi CETTE voie ? Rien n’est impossible. A tous les âges, vous pouvez changer d’avis et essayer un autre métier. Il faut juste avoir le courage de faire le premier pas pour ensuite sauter à deux pieds dans une nouvelle aventure professionnelle !

Du coup, je m’égare… Après avoir choisi que je travaillerais soit comme reporter, soit comme journaliste, soit comme chargée de projets événementiels ou organisatrice de mariage… J’ai eu mon baccalauréat littéraire à 10. Je me suis dirigée vers l’université mais à contre-cœur : le BTS communication pour lequel j’avais postulé avait rejeté ma candidature. C’est en licence information-communication culture et médias que je me suis retrouvée. Pour être honnête, le nombre d’heures que j’ai passé dans les locaux équivalaient à mon appétence pour les mathématiques : c’est-à-dire proche de 0.

Pour ne pas perdre une année, j’ai passé mon permis que j’ai eu en 8 mois.
J’ai re-postulé au BTS que je convoitée pour me voir encore une fois refusée… Et puis, j’ai trouvé une formation de BTS communication dans une école privée. Cette formation alliait l’événementiel, la presse, la communication globale… Tout m’intéressait ! J’ai croisé les doigts aussi forts que j’ai pu et j’ai été acceptée. Les frais de scolarité étant élevés, j’ai sollicité l’aide de mes parents et j’ai eu la chance de pouvoir bénéficier de leur soutien financier. Beaucoup de mes amis ont dû faire des prêts pour pouvoir payer leurs études. A côté des journées bien remplies : 08h00 – 19h00, 4 jours sur 5 avec des projets interminables, je travaillais en tant qu’hôtesse événementielle la semaine puis chaque weekend dans un bowling où je m’occupais de l’accueil. Cet argent me permettait de sortir avec mes amis, m’offrir une nouvelle garde-robe etc.

L’avenir se dessine petit à petit…

J’ai obtenu mon Bachelor événementiel (l’équivalent d’une licence bac+3 au niveau européen) à 15 de moyenne. J’aimais ce que je faisais, j’étais passionnée par tous les projets et c’est ce qui fait une GRANDE différence avec mon baccalauréat que j’ai eu à peine à 10.
Quand on aime ce que l’on fait, nous sommes investis, doué, et c’est ce qui est le plus important pour s’épanouir : trouver ce qui vous fait vibrer, ce qui vous donne envie de vous lever chaque matin pour aller bosser. Si non… C’est une vie sans appétit qui vous attend, et c’est dommage.

J’ai toujours aimé voyager, l’anglais… Après m’être prouvée que je pouvais être bonne dans mon domaine, je voyais plus loin : avoir un master en communication. Mais pour cela, il fallait avoir un sacré niveau en Anglais. J’ai été refusée une première fois à l’école où j’avais postulé. Second échec. Alors j’ai réfléchi, je me suis renseignée… Comment combiner mon amour du voyage et améliorer mon niveau ? C’était décidé, je partais dans une école anglophone pour 6 mois à… Boston !

J’ai travaillé, économisé, j’ai réussi à avoir des financements de mes proches et l’American Dream s’ouvrait à moi : 5 jours sur 7 j’étais 6 heures par jour dans une classe mélangée à tous types de nationalités : suisse, allemand, turcs, japonais, coréen, brésilien… Quel enrichissement ! J’ai vécu à fond cette indépendance. Je me suis émancipée avec mes 2 amies qui faisaient parties de ce nouveau défi : revenir en étant bilingue. And so ? Yesssss I DID IT ! Bon, aujourd’hui, 7 ans après, je n’ai plus ce niveau malheureusement par manque de pratique.

Revenons-en à mon projet de base : être acceptée dans un master manager de la communication.
J’ai retenté ma chance, j’ai eu un entretien en Anglais et devinez quoi ? A force de persévérance j’ai été acceptée !

Quartier Victoria, Boston - Crédit Photo @CamilleB

De la désillusion à la reconstruction…

Telle a été ma surprise de me rendre compte que cette école ne m’apprenait rien. Pire même, j’avais l’impression de régresser. Le contenu des matières et la qualité des interventions des professionnels étaient loin de celles que j’avais connu dans mon ancienne école. J’ai perdu ma motivation, ma persévérance, je me sentais perdue au milieu de personnes qui étaient obnubilées par toutes les nouvelles technologies alors que j’aspirais à une chose : créer du lien, du partage et des contacts entre humains.

Je me suis alors concentrée pour trouver des stages en événementiel : grâce à une amie, j’ai pu me rapprocher de son ancien patron qui vivait en Guadeloupe. Il m’a proposé de le rejoindre pendant 5 mois dans son équipe pour organiser la Karujet (Championnat du Monde de Jet Ski) et le Carnaval (très réputée). Des étoiles pleins les yeux, valise faite : je pars découvrir mon tout premier outre-mer !

Stage très enrichissant mais il faut rentrer… La gorge serrée et le cœur lourd, je retourne en métropole pour terminer ma seconde année de master en alternance car je ne supportais plus de rester assise 8h par jour. L’alternance était pour moi une solution pour avoir un pied dans le monde de l’entreprise.

Je décroche un stage dans une agence de tourisme d’affaires qui me réoriente vers un ami à lui. Celui-ci est directeur commercial d’un golf château-hôtel en Alsace et souhaite créer un poste alternant en communication : je présente mes anciens projets à l’entretien pour mettre toutes les chances de mon côté… Ca a payé : je suis prise pour 1 an.

Malheureusement, je n’ai pas pu terminer mon alternance. Victime de harcèlement moral par la directrice des lieux, j’ai dû écourter mon contrat. N’ayant pas du tout était soutenue par mon école qui jugeait que je devais me débrouillais pour arranger la situation, j’ai décidé de faire appel à un juriste, stopper mon contrat et chercher un stage. La situation était critique moralement, financièrement, et je devais écrire un mémoire pour valider mon master. N’ayant pas beaucoup de choix mais étant très bien entourée de mes proches, je suis retournée vivre chez mes parents et j’ai trouvé un stage tout en écrivant mon mémoire avec comme sujet « le burn-out en entreprise ».

Cette période de ma vie a été si douloureuse que j’ai décidé de faire une pause dans mes projets professionnels pour me reconstruire moralement. Un autre objectif de vie me titillait depuis longtemps… Partir seule en sac à dos à la découverte du monde.

Pointe des Châteaux, Guadeloupe - Crédit Photo @CamilleB

La découverte de soi


Petits boulots, recherches… Je me suis équipée, j’ai pris mon courage à deux mains et je suis partie quasiment 4 mois seule à la découverte de l’Asie du Sud-Est : la Thaïlande, le Cambodge et le Laos étaient sur mon itinéraire.

Introspection, remise en question, choix de vie… Je me suis scannée au peigne fin : que veux-tu dans ta vie ? Qui veux-tu auprès de toi ? Qu’est-ce qui te fais vibrer à présent ?

Après ces 4 mois, je suis revenue nouvelle. Je suis venue m’installer définitivement en Alsace et j’ai cherché un travail qui faisait sens pour moi, dans lequel je pouvais être utile. Jusqu’au jour où j’ai découvert cette annonce de la Mission Locale Alsace du Nord qui était à la recherche d’une coordinatrice de ressources et chargée de projets événementiels.

Depuis bientôt 2 ans, je suis chargée de dynamiser, créer, proposer… des projets, du contenu, des idées pour nous faire connaître auprès des jeunes qui comme moi à l’époque étaient perdus, ne savaient pas quoi faire de leur vie ou qui n’ont pas assez confiance en eux pour réaliser leurs rêves.

Angkor Wat, Cambodge - Crédit Photo @CamilleB

Je terminerai ce portrait en toute vulnérabilité en vous répétant que rien n’est définitif dans la vie. Faites le point sur qui vous êtes, sur ce qui vous plais, sur ce que vous aimez faire au quotidien et vous verrez comme l’avenir s’éclairera pas à pas. Nul besoin de savoir ce qu’on veut faire dans dix ans, sachez déjà qui vous êtes et le reste suivra.

SuccessStory#10 – Jimmy

"𝐶'𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑚𝑜𝑖 𝑢𝑛 𝑟𝑒̂𝑣𝑒 𝑑𝑒𝑣𝑒𝑛𝑢 𝑟𝑒́𝑎𝑙𝑖𝑡𝑒́"

Meeting Montréal - Crédit photo @JimmyS

Bonjour Jimmy, je vous laisse vous présenter… Vous semblez avoir réalisé votre rêve, dites-nous tout ! 

Bonjour, je m’appelle Jimmy, j’ai 24 ans et je suis développeur web. Effectivement, c’est pour moi un rêve devenu réalité, étant passionné de l’informatique depuis le collège. J’ai eu un parcours atypique, ce qui a compliqué la réalisation de ce rêve, mais je savais au fond de moi que j’avais les compétences nécessaires pour le réaliser.

Sans cesse, on me répétait que je n’y arriverai pas, qu’il fallait y renoncer et être réaliste. Accepter les offres d’intérim que je pouvais recevoir était ma seule option à cette époque. C’est donc ce que j’ai fait pendant longtemps, mais en étant toujours à l’affût d’une formation ou d’une opportunité qui me permettrait de prouver ce dont je suis réellement capable.

Comment la Mission Locale vous a-t-elle aidé dans votre projet ?

C’est ce qui m’est arrivé en novembre 2019, quand j’ai reçu un appel de ma conseillère Garantie Jeune : Elle m’explique alors qu’elle a entendu parler d’une formation (en développement web, sans pré-requis) de la part d’un des jeunes dont elle est responsable.

Je me suis renseigné, et la formation m’a plu. La rentrée était prévue pour la fin du mois, j’ai donc fait tout mon possible pour candidater le plus tôt possible. Après avoir passé un entretien de motivation, j’ai pu commencer la semaine d’après !

C’est difficile pour moi de mettre les mots sur ce que j’ai ressenti les premiers jours d’intégration dans cette formation. J’ai tout de suite compris que j’étais à la bonne place. C’est comme si toute ma vie, on avait essayé de me faire rentrer dans un moule circulaire alors que je suis rectangulaire… Tout cela à cause de mon parcours scolaire, alors que je savais pertinemment que j’avais les compétences pour réaliser mon rêve !

Comment s’est passée votre formation ? 

La Web@cadémie s’est déroulée en trois étapes :

La première étant la plus difficile, il s’agit de 3 semaines intenses de programmation, de 8 h jusqu’à 20 h voir plus, 7 jours par semaine. C’est une façon pour eux de filtrer les profils les plus faibles de façon efficace. Personnellement, je m’en suis très bien sorti, il faut dire que j’avais un gros avantage : des années à programmer pendant mon temps libre, c’était un véritable passe-temps!

Ce que je ne savais pas, c’est qu’ils allaient choisir l’un des meilleurs profils, pour avoir la chance de visiter une conférence web au Canada ! Là encore, il s’agissait d’un de mes rêves ! Difficile pour moi de mettre les mots sur les émotions que j’ai pu ressentir à ce moment-là !

J’ai donc été le très chanceux à pouvoir faire ce voyage. Je ne regrette qu’une chose : que ça n’est duré qu’une semaine ! C’est exactement comme je l’imaginais : Tout le monde, là-bas, est très aimable et avec la joie de vivre !
Je dois avouer que ce voyage a été un bol d’air frais, surtout qu’à cette période, les gilets jaunes faisaient grand bruit.

Montréal - Crédit Photo @JimmyS

Et maintenant ? 

Grâce à cette formation, j’ai pu prouver ce dont j’étais capable, sans apriori sur mon passé.

Depuis la conférence, j’ai continué mon parcours par une formation de un an pour apprendre les bases de la programmation web.
Étant issue de la pédagogie Epitech, on nous donne un projet à réaliser et c’est à nous de trouver les ressources nécessaires pour y parvenir. Cela demande beaucoup d’autonomie et de persévérance, mais ça nous aide aussi à nous préparer au monde du travail. Le but étant d’acquérir suffisamment de crédits pour être en bonne voie pendant l’année d’apprentissage qui vient.

La dernière étape est donc de réaliser un an d’alternance tout en continuant de rendre des projets pour la formation. Le plus difficile a été de trouver l’entreprise : on a dû candidater en fin d’année, et c’est généralement à ce moment-là que les entreprises font leurs bilans annuels.

Qui plus est, un contrat pro coûte assez cher, et très peu d’entreprises acceptent de prendre des profils avec peu d’expérience… Heureusement, j’ai pu trouver la mienne par le biais de mon frère grâce à laquelle j’ai pu finir mon année et obtenir les 120 crédits nécessaires pour l’obtention du diplôme. Dans le même temps, j’ai rendu mon rapport d’alternance et effectué les deux oraux finaux.

Je continue de travailler dans la même entreprise, en attendant de pouvoir démarrer une Licence Pro en septembre. Souhaitez-moi bonne chance !

Meeting Montréal - Crédit Photo @JimmyS

Avez-vous un message pour les jeunes qui doutent de leurs capacités ?

Mon message aux jeunes qui sont en difficulté comme j’ai pu l’être auparavant, c’est de ne pas renoncer à ses rêves : avec de la motivation et du travail, tout est possible ! Je vous souhaite du succès dans tout ce que vous entreprendrez, ne lâchez rien !

Portrait #7 #Onveutduvrai

" Comme quand on marche, chaque pas est un nouveau déséquilibre avant de se rattraper avec le suivant. "

Parce qu’une vie professionnelle n’est jamais un long fleuve tranquille, parce que nous évoluons et nous saisissons les opportunités. Et parce que, surtout, il ne faut jamais perdre de vue son objectif, nous vous proposons de découvrir à travers plusieurs articles #Onveutduvrai, le parcours de quelques salariés de la Mission Locale. 

Tout au long de votre lecture, vous retrouverez l’authenticité des témoignages de notre équipe. Vous prouver qu’il est possible de réaliser ses rêves avec de la volonté et de la persévérance quoi qu’il arrive fait partie de nos missions d’accompagnement. 

Aujourd’hui c’est Frédéric Woehrel Directeur de la Mission Locale d’Alsace du Nord qui nous partage l’importance de trouver l’équilibre, entre vie professionnelle et personnelle. 

Si j’ai accepté aujourd’hui de participer à cette série intitulée #Onveutduvrai c’est parce que j’ai l’intime conviction qu’au-delà des apparences, de ce que nous laissons à voir à tout le monde, et comme dans un tableau, ce sont à la fois les zones d’ombre et les zones mise en lumière qui font la beauté d’une œuvre. Cette série de témoignages dans laquelle, en tant que salariés de la mission locale, nous donnons à voir les difficultés et les périodes plus complexe de nos parcours vient compléter de manière harmonieuse l’autre série que sont les success stories.
Tous ces jeunes qui viennent témoigner comment, à force de volonté et de conviction et peut-être, un peu aussi, grâce à notre accompagnement, ils sont arrivés à faire de leur projet et de leur rêve une réalité.

Que dire donc de moi ? Dernier enfant d’une fratrie de 6, je le dis souvent, je suis un enfant non désiré mais aimé et l’essentiel est vraisemblablement ici. Né dans une famille plutôt modeste du centre Alsace, avec un père ouvrier et une mère assistante maternelle. J’ai certainement bénéficié de ma position de dernier enfant de la fratrie dans la mesure où, et j’en mesure la chance, j’ai été le seul à pouvoir faire des études supérieures.

La bataille de l’indépendance

Durant mon année de terminale mon père, pour des raisons économiques, a perdu son travail et s’est retrouvé du jour au lendemain au chômage. À l’âge de 55 ans perdre son travail c’est évidemment compliqué. On est trop jeune pour ne plus travailler et trop vieux pour se faire embaucher par la plupart des entreprises. Il a finalement fini sa carrière en tant que saisonnier dans un parc de loisir très connu de l’autre côté du Rhin et avec le sourire aux lèvres à chaque fois qu’il allait travailler…

Néanmoins, c’est à partir de ce moment-là que j’ai pris la décision de faire en sorte de ne plus être dépendant du modeste revenu de mes parents. J’ai pu tenir ce pari de l’indépendance financière dès avant mes 18 ans, grâce à mes efforts, j’ai travaillé à chaque période de congé en intérim en Allemagne, mais aussi grâce à la générosité et à l’attention que m’ont porté les gens que j’ai rencontrés et qui ont cru en moi.

La tête dans les cieux

Mon projet professionnel, à ce moment-là, s’apparentait davantage à une vocation, puisque j’ai passé une licence en théologie catholique et quelques années au grand séminaire de Strasbourg puis dans une congrégation religieuse en vue d’accéder à la prêtrise. Cette vocation s’est étiolée, petit à petit, et surtout, j’ai vite compris que mon équilibre personnel ne serait pas au rendez-vous. Cette période m’a permis cependant de cultiver en moi l’attention à tous les êtres humains et la nécessité d’une société dans laquelle la valeur de l’entraide doit être fondamentale, pour que chacun puisse y construire sa place. Ces convictions-là ne m’ont jamais abandonné.

Retomber sur ses pieds…

Avec une licence en théologie je peux vous dire que l’insertion professionnelle n’est pas des plus aisée. Et même si j’aurais bien aimé reprendre des études, mon indépendance financière acquise ne m’en offrait pas la possibilité. Je me suis cherché une voie pendant de nombreuses années tantôt dans le métier d’animateur socioculturel, tantôt vers la voie de l’éducation spécialisée, en passant par chargé de mission, conseiller, etc.  J’ai alterné les emplois à un rythme approximatif de 1 à 2 années par poste. Parce que j’ai croisé sur mon chemin des gens qui m’ont fait confiance, mais aussi parce que je me suis toujours investi au maximum de mes capacités dans chacun de mes postes, j’ai eu la chance de ne jamais être en situation de sans-emploi et de me voir confier des responsabilités croissantes. C’est ainsi qu’après avoir été conseiller à la Mission Locale d’Alsace du Nord pendant une période, j’y suis revenu des années plus tard, en 2011, en tant que Directeur, après avoir roulé ma bosse ailleurs… et vraisemblablement avant de la rouler ailleurs un jour encore.

Le bonheur est une question d’équilibre !

Evidemment, il n’y a pas que le professionnel dans la vie, et il est essentiel de trouver un équilibre. En parallèle à ces pérégrinations professionnelles, les projets personnels ont été menés de front : 7 ans de rénovation d’une maison alsacienne (à défaut de pouvoir me la financer déjà rénovée), pour l’essentiel de nos propres mains avec ma compagne, pour y déposer 3 bambins qui aujourd’hui sont des ados. Ces réalisations-là sont certainement celles dont je suis le plus fier !

Mes convictions me poussant en permanence à l’action, j’ai également accepté, il y a 4 ans, de devenir Président d’une Association, Structure d’Insertion par l’Activité Economique qui s’appelle aujourd’hui UTILéco. Avec d’autres personnes très engagées, l’aventure nous a poussé à créer de l’activité, et même pendant le premier confinement, une entreprise d’insertion, pour permettre à près de 300 personnes    ( 70 équivalents temps plein ) d’avoir un travail.

Avec tout cela, et comme il faut bien garder le sens de choses, je me force a trouver le temps de la lecture et de la participation à quelques groupes de réflexion… et modestement un peu de sport pour garder le rythme…

Il faut bien dire que l’équilibre, surtout quand on vit les choses à fond, n’est pas toujours aisé. Beaucoup de doutes, et souvent la fatigue, émaillent mon quotidien. L’équilibre est pourtant essentiel pour avancer… comme quand on marche, chaque pas est un nouveau déséquilibre avant de se rattraper avec le suivant.

Chaque projet, chaque mission que j’ai accepté, je m’y suis engagé corps et âme avec la conviction que les efforts portent toujours leur fruit, mais aussi que rien n’est jamais gagné d’avance et pour toujours. Il y a des expériences vécues comme des échecs… il faut rebondir et en tirer l’expérience ! Il y a des désillusions…  il faut accepter que tout ne soit pas toujours comme on l’espère ! Il y a des phases enthousiasmantes… il faut les savourer !

Selon le principe formulé par William SCHAKESPEARE, « Ce qui ne peut être évité, il faut l’embrasser », quand une difficulté se présente dans la vie, soit on a les moyens de la changer ou de la contourner, soit il faut s’en faire une raison et avancer… c’est pour moi la voie de la réalisation personnelle.

La Mission Locale propose à chacun d’entre vous un conseiller référent qui vous conseille et vous accompagne dans vos démarches de recherche d’emploi

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