Portrait #7 #Onveutduvrai

" Comme quand on marche, chaque pas est un nouveau déséquilibre avant de se rattraper avec le suivant. "

Parce qu’une vie professionnelle n’est jamais un long fleuve tranquille, parce que nous évoluons et nous saisissons les opportunités. Et parce que, surtout, il ne faut jamais perdre de vue son objectif, nous vous proposons de découvrir à travers plusieurs articles #Onveutduvrai, le parcours de quelques salariés de la Mission Locale. 

Tout au long de votre lecture, vous retrouverez l’authenticité des témoignages de notre équipe. Vous prouver qu’il est possible de réaliser ses rêves avec de la volonté et de la persévérance quoi qu’il arrive fait partie de nos missions d’accompagnement. 

Aujourd’hui c’est Frédéric Woehrel Directeur de la Mission Locale d’Alsace du Nord qui nous partage l’importance de trouver l’équilibre, entre vie professionnelle et personnelle. 

Si j’ai accepté aujourd’hui de participer à cette série intitulée #Onveutduvrai c’est parce que j’ai l’intime conviction qu’au-delà des apparences, de ce que nous laissons à voir à tout le monde, et comme dans un tableau, ce sont à la fois les zones d’ombre et les zones mise en lumière qui font la beauté d’une œuvre. Cette série de témoignages dans laquelle, en tant que salariés de la mission locale, nous donnons à voir les difficultés et les périodes plus complexe de nos parcours vient compléter de manière harmonieuse l’autre série que sont les success stories.
Tous ces jeunes qui viennent témoigner comment, à force de volonté et de conviction et peut-être, un peu aussi, grâce à notre accompagnement, ils sont arrivés à faire de leur projet et de leur rêve une réalité.

Que dire donc de moi ? Dernier enfant d’une fratrie de 6, je le dis souvent, je suis un enfant non désiré mais aimé et l’essentiel est vraisemblablement ici. Né dans une famille plutôt modeste du centre Alsace, avec un père ouvrier et une mère assistante maternelle. J’ai certainement bénéficié de ma position de dernier enfant de la fratrie dans la mesure où, et j’en mesure la chance, j’ai été le seul à pouvoir faire des études supérieures.

La bataille de l’indépendance

Durant mon année de terminale mon père, pour des raisons économiques, a perdu son travail et s’est retrouvé du jour au lendemain au chômage. À l’âge de 55 ans perdre son travail c’est évidemment compliqué. On est trop jeune pour ne plus travailler et trop vieux pour se faire embaucher par la plupart des entreprises. Il a finalement fini sa carrière en tant que saisonnier dans un parc de loisir très connu de l’autre côté du Rhin et avec le sourire aux lèvres à chaque fois qu’il allait travailler…

Néanmoins, c’est à partir de ce moment-là que j’ai pris la décision de faire en sorte de ne plus être dépendant du modeste revenu de mes parents. J’ai pu tenir ce pari de l’indépendance financière dès avant mes 18 ans, grâce à mes efforts, j’ai travaillé à chaque période de congé en intérim en Allemagne, mais aussi grâce à la générosité et à l’attention que m’ont porté les gens que j’ai rencontrés et qui ont cru en moi.

La tête dans les cieux

Mon projet professionnel, à ce moment-là, s’apparentait davantage à une vocation, puisque j’ai passé une licence en théologie catholique et quelques années au grand séminaire de Strasbourg puis dans une congrégation religieuse en vue d’accéder à la prêtrise. Cette vocation s’est étiolée, petit à petit, et surtout, j’ai vite compris que mon équilibre personnel ne serait pas au rendez-vous. Cette période m’a permis cependant de cultiver en moi l’attention à tous les êtres humains et la nécessité d’une société dans laquelle la valeur de l’entraide doit être fondamentale, pour que chacun puisse y construire sa place. Ces convictions-là ne m’ont jamais abandonné.

Retomber sur ses pieds…

Avec une licence en théologie je peux vous dire que l’insertion professionnelle n’est pas des plus aisée. Et même si j’aurais bien aimé reprendre des études, mon indépendance financière acquise ne m’en offrait pas la possibilité. Je me suis cherché une voie pendant de nombreuses années tantôt dans le métier d’animateur socioculturel, tantôt vers la voie de l’éducation spécialisée, en passant par chargé de mission, conseiller, etc.  J’ai alterné les emplois à un rythme approximatif de 1 à 2 années par poste. Parce que j’ai croisé sur mon chemin des gens qui m’ont fait confiance, mais aussi parce que je me suis toujours investi au maximum de mes capacités dans chacun de mes postes, j’ai eu la chance de ne jamais être en situation de sans-emploi et de me voir confier des responsabilités croissantes. C’est ainsi qu’après avoir été conseiller à la Mission Locale d’Alsace du Nord pendant une période, j’y suis revenu des années plus tard, en 2011, en tant que Directeur, après avoir roulé ma bosse ailleurs… et vraisemblablement avant de la rouler ailleurs un jour encore.

Le bonheur est une question d’équilibre !

Evidemment, il n’y a pas que le professionnel dans la vie, et il est essentiel de trouver un équilibre. En parallèle à ces pérégrinations professionnelles, les projets personnels ont été menés de front : 7 ans de rénovation d’une maison alsacienne (à défaut de pouvoir me la financer déjà rénovée), pour l’essentiel de nos propres mains avec ma compagne, pour y déposer 3 bambins qui aujourd’hui sont des ados. Ces réalisations-là sont certainement celles dont je suis le plus fier !

Mes convictions me poussant en permanence à l’action, j’ai également accepté, il y a 4 ans, de devenir Président d’une Association, Structure d’Insertion par l’Activité Economique qui s’appelle aujourd’hui UTILéco. Avec d’autres personnes très engagées, l’aventure nous a poussé à créer de l’activité, et même pendant le premier confinement, une entreprise d’insertion, pour permettre à près de 300 personnes    ( 70 équivalents temps plein ) d’avoir un travail.

Avec tout cela, et comme il faut bien garder le sens de choses, je me force a trouver le temps de la lecture et de la participation à quelques groupes de réflexion… et modestement un peu de sport pour garder le rythme…

Il faut bien dire que l’équilibre, surtout quand on vit les choses à fond, n’est pas toujours aisé. Beaucoup de doutes, et souvent la fatigue, émaillent mon quotidien. L’équilibre est pourtant essentiel pour avancer… comme quand on marche, chaque pas est un nouveau déséquilibre avant de se rattraper avec le suivant.

Chaque projet, chaque mission que j’ai accepté, je m’y suis engagé corps et âme avec la conviction que les efforts portent toujours leur fruit, mais aussi que rien n’est jamais gagné d’avance et pour toujours. Il y a des expériences vécues comme des échecs… il faut rebondir et en tirer l’expérience ! Il y a des désillusions…  il faut accepter que tout ne soit pas toujours comme on l’espère ! Il y a des phases enthousiasmantes… il faut les savourer !

Selon le principe formulé par William SCHAKESPEARE, « Ce qui ne peut être évité, il faut l’embrasser », quand une difficulté se présente dans la vie, soit on a les moyens de la changer ou de la contourner, soit il faut s’en faire une raison et avancer… c’est pour moi la voie de la réalisation personnelle.

Le dispositif « Emploi Accompagné » proposé par le SIMOT Route Nouvelle Alsace

Le dispositif « Emploi Accompagné » : Quésaco ?

Il permet à des jeunes souffrant de troubles psychiques de bénéficier d’un accompagnement spécifique, adapté à leur situation et aux difficultés qu’ils rencontrent, dans le cadre d’un parcours vers et dans l’emploi. Il permet également de proposer un appui aux employeurs embauchant des jeunes en situation de handicap psychique.

Cet accompagnement consiste à soutenir les jeunes dans toutes les étapes de leur parcours d’insertion socioprofessionnel, de la construction du projet jusqu’à l’embauche, mais également lorsqu’ils sont salariés : le Conseiller en Emploi Accompagné référent du jeune travaille de concert avec le Conseiller Mission Locale et apporte son expertise par rapport aux situations de handicap psychique : adaptation de poste, compensation du handicap, sensibilisation auprès de l’employeur etc. Il aborde également les questions liées à la situation sociale et la situation de santé. Cet accompagnement médico-social s’appuie sur l’intervention d’un psychologue et d’un médecin psychiatre, mais aussi d’autres intervenants extérieurs (services hospitaliers, services sociaux, services éducatifs, établissements médico-sociaux, etc.) dont les actions sont coordonnées par le référent emploi accompagné.

Qui est le porteur de ce projet ?

Ce dispositif est mis en œuvre par le Service d’Insertion en Milieu Ordinaire de Travail (SIMOT) de l’association Route Nouvelle Alsace en partenariat avec les Missions Locales du Bas-Rhin. Il est proposé dans les 5 antennes du SIMOT réparties sur l’ensemble du département.

Avez-vous d’autres projets en cours ? 

Parmi les autres projets de l’association, la participation à la création d’une bande dessinée pour mieux comprendre le handicap, disponible aux Editions du Signe (https://www.editionsdusigne.fr/produit/vies-incroyables-le-handicap-en-action-novembre-2020/) :

Pour plus d’informations sur l’Emploi Accompagné :

https://travail-emploi.gouv.fr/emploi/emploi-et-handicap/emploi-accompagne ; https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F34063

Pour tout renseignement, contactez votre conseiller de la Mission Locale ou le SIMOT par téléphone 03 88 31 90 46 ou par email simot@rna-asso.fr

SuccessStory#9 – Julie

"Il ne faut pas baisser les bras, peu importe ce qui arrive"

Crédit photo @JulieG

Quel a été votre parcours depuis l’obtention de votre bac en 2017 ?

Après l’obtention de mon Bac Scientifique, j’ai fait une première année de fac de psychologie. Après cette année, je me suis rendue compte que la psychologie n’était pas ce que je recherchais a apprendre. Je me suis alors tournée vers les animaux comme c’est ce qui m’attire depuis toute petite. J’ai recherché des métiers en lien avec eux et, grâce à la Mission Locale, j’ai trouvé le métier de soigneur animalier. J’ai réalisé un stage au Parc de Sainte-Croix afin d’être sûre que ce soit le métier qui me correspond.

Je me suis inscrite par la suite dans les 4 plus grandes écoles de France afin de maximiser mes chances d’y être acceptée. Malheureusement, je n’ai pas été acceptée malgré mes entretiens, et ce par manque d’expérience. L’année suivante, j’ai alors effectué des stages dans d’autres structures pour acquérir l’expérience qui m’était demandée (vétérinaire, toilettage canin, élevage d’autruches…)
J’ai travaillé en parc d’attraction, ce qui m’a apporté de l’assurance à l’oral et de l’expérience en relationnel client.

J’ai tenté ma chance une seconde fois pour les 4 mêmes écoles de soigneur animalier et j’ai été acceptée à l’école de Sury le Comtal sur entretien ! 

Quelles démarches avez-vous engagées ? Avez-vous rencontré des difficultés ?

J’ai du réaliser 4 dossiers pour les écoles qui m’ont démandé beaucoup de temps et de papiers (entre lettre de motivation, CV, lettre de recommandation…). Je me suis beaucoup investie dans la création des dossiers d’inscription. Il a fallu en faire 2 différents pour les 2 années où j’ai tenté d’y entrer.

Le confinement ne m’a pas vraiment aidé, puisque je me suis déplacée pour les portes ouvertes de l’école de Sury le Comtal le 14 mars 2020. Le confinement étant annoncé pour le 16 Mars, l’école a décidé d’annuler au dernier moment ses portes ouvertes.

A cause de la pandémie, j’ai du passer l’oral d’entrée par visioconférence depuis chez moi plus d’un mois après.
Les écoles sont difficiles d’accès et le métier de soigneur animalier est très demandé par les jeunes qui aiment les animaux… Je me sens extrêmement chanceuse d’avoir été acceptée dans cette école !

Comment la Mission Locale vous a-t-elle accompagnée ?

La Mission Locale Alsace du Nord m’a beaucoup aidé. Tout d’abord, dans la recherche du métier qui me correspondait le plus, puis dans la recherche de stages dans les différentes structures. Ma conseillère, Madame Dehlinger, m’a énormément aidé en rédigeant des courriers et en réalisant notamment une demande de financement auprès de la Région Grand Est pour mon école. J’ai été accompagnée du début à la fin de ma démarche : elle a su trouver les mots et les outils nécessaires pour que je puisse me lancer dans mon nouveau projet professionnel qui est devenue une véritable passion ! Entre temps, j’ai également été accompagnée dans ma recherche temporaire d’emploi (en attendant les périodes d’inscription pour les écoles) 

Comment vivez-vous la situation sanitaire actuelle ?

J’ai commencé mon école le 1er Septembre 2020. Nous sommes 20 élèves dans une petite salle, mais nous essayons de faire de notre mieux pour ne pas nous contaminer en gardant nos distances malgré tout. Le second confinement est tombé pendant une période de stage. J’étais en stage au zoo de Fréjus : mon école et le parc m’ont permis de continuer et finaliser mon stage. Le parc étant fermé au public nous avons tous pu en tant que soigneur prendre beaucoup plus de temps pour les animaux et « grâce » au confinement j’ai pu profiter encore plus de mon métier.

Quel message pouvez-vous transmettre aux jeunes ?

« Une fois que vous trouvez la voix que vous voulez suivre, ne lâchez rien. Il ne faut pas baisser les bras, peu importe ce qui arrive. Il y aura toujours des gens autour de nous pour nous soutenir (pour moi ça a été la Mission Locale Alsace du Nord) et nous aider à mener a bien le projet »

Crédit photo @JulieG

Atelier Masques à la Mission Locale

Depuis la fin d’année dernière, des conseillères ont souhaité proposer aux jeunes des ateliers couture afin de confectionner leur propre masque. Laurette nous explique la démarche de ces ateliers qui perdureront encore en 2021.

Pourquoi proposer un atelier pour confectionner des masques ? Et à qui est-il adressé ?
La tendance pour préserver l’environnement est le développement durable. Les sacs jetables ne sont plus distribués, les pailles des fast food ont été supprimées… et avec la pandémie, on commercialise des masques jetables ! Les masques en tissus sont écologiques, ont un moindre coût car ils peuvent être lavés et réutilisés. Lors du confinement, nous avons assisté à une rupture de masques. Pouvoir en confectionner a été d’une grande utilité ! J’ai soumis ce projet d’organisation d’ateliers à deux collègues qui ont également cousu des masques durant le confinement, Julie et Caroline. 

L’objectif de cette action est de transmettre un  savoir faire, bousculer la représentation des genres au niveau des métiers, de recycler des matières et de fabriquer à moindre cout et de sensibiliser à l’éco citoyenneté. 

Comment se déroule cet atelier ?
Nous avons démarrer la confection des masques dans les groupes de Garantie Jeunes. Une dizaine de jeunes fabriquent leur masque en cousant à la main durant une demie journée. L’atelier sera proposé aux jeunes de le Mission Locale d’après un calendrier qui sera diffusé.

Quel est le retour des jeunes ?
Certains adhèrent, découvrent un savoir faire et voient l’intérêt de cet atelier. D’autres, moins manuels, hermétiques à la couture, ne voient pas l’intérêt. Heureusement, ces derniers ne sont pas nombreux !

Envisagez-vous une suite à ces ateliers ? 
La création d’une Mini Entreprise est prévue prochainement. Le projet n’est pas encore totalement défini mais il se fera autour de la couture et certainement des animaux. Si vous souhaitez avoir des informations, si vous avez un intérêt pour la couture, ou souhaitez avoir une première expérience de création d’entreprise, n’hésitez pas à contacter la Mission Locale. 

La Mission Locale propose à chacun d’entre vous un conseiller référent qui vous conseille et vous accompagne dans vos démarches de recherche d’emploi

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