Il est grand temps de rallumer les étoiles
Bonjour Pauline, racontez-nous votre parcours ?
Bonjour, je m’appelle Pauline, j’ai 19 ans et je suis actuellement en première année au Centre de Formation Universitaire d’Orthophonie de Strasbourg. Aujourd’hui, je suis un cursus exigeant mais qui me plaît et je sais que je suis au bon endroit même si les choses n’ont pas toujours été évidentes.
Au lycée j’avais de bons résultats, ayant obtenu mon Bac avec mention « très bien », il était clair dans ma tête que je voulais faire de « grandes études ». Je n’avais aucune idée précise de la voie qui m’attirait mais mon entourage et mes professeurs étaient d’accord avec mon idée de viser grand.
En terminale, quand il a fallut faire un choix et compléter ParcourSup, j’ai commencé à perdre confiance en ma réflexion puisque je n’avais aucune idée de quoi inscrire… J’ai demandé, sous conseils de l’équipe éducative une Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles (Economie, Sociologie et Histoire du Monde Contemporain). Le but était d’obtenir les meilleurs résultats possibles pendant ces deux années afin de prétendre à une grande école de commerce et viser des postes de direction dans de grandes entreprises. J’y ai été acceptée, mais la suite s’est avérée beaucoup moins joyeuse.
J’ai malheureusement été confrontée à la perte d’un être cher et j’ai cru que mon ambition et ma volonté d’étudier en prépa n’allaient pas en être affecté, j’avais tord. Je n’étais plus la même et mes objectifs avaient changé malgré ma volonté et celle de mes proches. S’ajoutaient bien sûr à cela la très haute exigence et la rigueur que demandaient ces études et qui bien sûr, étaient difficilement compatibles avec le deuil auquel je devais faire face.
Ma vie avait changé, j’avais changé et je savais que je n’étais plus à ma place.
Quelles sont les difficultés et les réussites que vous avez rencontrées ?
En premier lieu, il a fallu me rendre compte que je n’étais plus à ma place et que la vision que je me faisais de mon avenir devait changer bien que cette prise de conscience soit terrifiante.
Une fois ce premier pas réalisé, c’est mon entourage que j’ai dû convaincre. Comment rassurer mes proches et réussir à leur faire comprendre que quitter la prépa n’était pas synonyme d’échec, que je n’étais pas en train de gâcher mon avenir alors que moi même je n’étais plus sûre de rien ?
Avec du recul, je réalise que j’ai fait preuve de beaucoup de courage mais sur le moment, j’avais l’impression que le sol se dérobait sous mes pieds.
Ma décision était prise, j’étais sûre de moi et j’avais (par je ne sais quel miracle) réussi à rassurer ma famille. Les choses se sont enchaînées très rapidement, j’ai informé la direction de l’établissent de ma décision, j’ai écrit une lettre à chacun de mes professeurs, j’ai vidé ma chambre et la machine était lancée, c’était le moment de tout recommencer à 0.
Je me souviens du vertige que j’avais ressenti face à toutes ces questions : Qui suis-je ? Qu’est-ce que j’aime dans la vie ? Qu’est ce que je vais faire ? Comment je vais m’en sortir ? Et si je venais de faire la plus grosse erreur de ma vie ? Il était exclu pour moi d’envisager une année supplémentaire à la maison, ce qui me laissait donc un peu moins de 6 mois (jusqu’à la date d’ouverture de ParcourSup) pour aboutir ma réflexion et déterminer un projet d’avenir correctement ficelé.
J’ai eu la chance de recevoir différentes recommandations de nombreuses personnes très bienveillantes. Parmi certaines recommandations, certaines avaient retenu mon attention : le CIO de Haguenau, la sophrologie, l’écriture ou encore la Mission Locale.
Comment la Mission locale vous a accompagnée ?
Je n’avais aucune idée de ce qu’était la Mission Locale mais l’accueil qu’on m’y a offert était d’une extrême bienveillance. J’ai immédiatement compris qu’on me proposerait un accompagnement personnalisé et adapté à mes besoins.
Les rendez-vous réguliers, la possibilité de contacter ma conseillère dès que j’en ressentais le besoin, les ressources proposées (sites, propositions de salons, de rencontres, tests de positionnements …), tout était fait pour accompagner ma pensée.
J’étais libre de déterminer moi même les points sur lesquels je voulais travailler ainsi que le rythme que nous allions adopter.
Je n’ai jamais été seule avec mes questions, je ne me suis jamais sentie jugée, j’étais entourée de bienveillance et de patience et c’est ce qui fait selon moi la richesse et la beauté de cet accompagnement.
Quand j’ai eu l’idée du métier d’orthophoniste, j’en ai parlé avec ma conseillère et je me suis réellement sentie soutenue et encouragée. J’ai douté pendant un moment, j’avais peur de refaire un mauvais choix mais on m’a fourni les clés nécessaires pour me rassurer et renforcer l’idée que je venais peut être de rencontrer ma vocation.
Et aujourd’hui quelle est votre situation? Comment ça se passe pour vous ?
Aujourd’hui je reprends confiance en la vie, j’essaye de m’approprier ces nouveaux objectifs et de les enrichir chaque jour. Je reconstruis mes ambitions, je cherche à découvrir quelles sont mes volontés pour la suite.
Ce que j’ai vécu était une épreuve qui m’a demandé beaucoup de courage et d’énergie mais je sais que je suis à ma place en tant que future orthophoniste, j’ai espoir qu’un jour je pourrai aider mes patients et leur apporter le soutien et l’écoute nécessaires.
Quel message pouvez-vous transmettre aux jeunes ?
Il arrive parfois que les choses ne se passent comme on l’avait prévu, il arrive aussi que tout nous semble compliqué et que l’impression de perdre pieds ne nous quitte plus mais chacun d’entre nous possède une force incroyable dont on ne soupçonne pas l’existence.
Des personnes sont là pour apporter l’aide nécessaire, un soutien, des conseils avisés …
Ces quelques mots peuvent sembler illusoires mais j’espère sincèrement que vous arriverez à me croire.
« Il est grand temps de rallumer les étoiles. »